Frise chronologique

Des vestiges découverts dans les premières salles du réseau souterrain, témoignent d’une longue occupation du site qui remonterait à l’âge du bronze. Plus près de nous, les premiers documents écrits, datés de l’an 1570, font apparaître qu’au mois de mai de cette année, les meuniers de Villeneuve-Minervois et d’autres villages en aval s’associent, afin d’acheter une partie de la prairie attenante au lieu-dit du Gaougnas dans le but avoué de détourner le lit de la Clamoux et d’éviter ainsi de la voir se perdre dans le « Reboul », tourbillon par lequel les eaux s’infiltraient à l’entrée de la grotte.

Ce n’est qu’en 1880 que la grotte connaîtra un fait divers dramatique : cette année-là durant le mois de juin, un habitant de la commune de Cabrespine, fait une chute mortelle dans le Barrenc. C’est le garde champêtre du village qui remontera le corps meurtri du malheureux et deviendra ainsi bien malgré lui, le premier spéléologue à pénétrer dans cette salle à ciel ouvert, à la fois profonde (environ 150 m) et spacieuse. Ce même Barrenc d’où l’on peut voir parfois sortir de grosses volutes de vapeur d’eau marquant l’arrivée de l’hiver, sera des années plus tard le théâtre d’un autre fait divers bien moins dramatique. En 1927, un chien jeté dans l’Aven retourne chez son maître en sortant par le Gaougnas, démontrant ainsi la liaison entre les deux cavités.

L’année suivante, le travail continu des eaux, fait s’effondrer les terrains au bord de la route à l’entrée du village ; monsieur Bordel, alors propriétaire des lieux, fait agrandir une excavation, explore quelques galeries et retrouve le passage du Gaougnas.

Il faudra attendre une bonne vingtaine d’années et l’acharnement d’une poignée de spéléologues pour que durant l’année 1959 la jonction entre le Gaougnas et le Barrenc soit effectuée à la faveur de travaux de désobstruction qui auront duré plus de 2 mois. A cette occasion, quelques mètres de rivière souterraine seront mis à jour.

C’est en 1961 que les premières explorations vont vraiment commencer à Cabrespine. Cette année-là, une poignée d’explorateurs venus du département du Tarn tentent une coloration qui attestera de l’existence d’un important réseau souterrain entre Cabrespine et Lastours.

A partir de cette date, les explorations vont se succéder pour aboutir en 1968 à la découverte par Messieurs Jean Guiraud et Gérard Brat, deux membres du spéléo club de l’Aude, du passage dit de la rivière qui les mènera, quatre années plus tard, jusqu’au sommet de la grande salle du Gouffre Géant, aujourd’hui ouverte à la visite.